PS : la stratégie "gagnant-gagnant"

Publié le par Thomas Depaepe

Dans l'édito "mauvais esprit" du journal Le Point, il y a une mise en avant de la politique "gagnant-gagnant" de Ségoléne Royal qui me semble totalement pertinente, et trés proche de mon sentiment profond sur cette election interne que j'ai suivi comme chacun : d'un oeil distrait et par média interposé.

 

Je retranscris integralement, l'article du directeur-adjoint de la rédaction du Point, Michel Ricard car il dit en peu de mots la stratégie politique usitée par Madame Royal : la victimisation.

 

"Ségolène Royal a eu chaud, et peur. Très chaud et très peur. Elle a failli gagner : autant dire perdre. Voilà ce que c'est de trop bien ourdir des complots, au petit poil près. Le scénario était plutôt simple : l'emporter au vote des motions, puis devancer tout le monde au premier tour de désignation du premier secrétaire, enfin déjouer les reports arithmétiques, franchement défavorables, du deuxième tour, manière de montrer l'irrésistible dynamique de sa popularité, mais attention, pas trop, pas au point de gagner ! Il s'en est fallu de peu : 42 voix. C'était si peu qu'il a fallu gronder, protester, crier à la tricherie, menacer de procédures judiciaires, exiger que l'on revote : c'était bien le moins pour une candidate voulant convaincre ses électeurs et la terre entière de sa farouche volonté de gagner.

Mais Ségolène Royal connaît bien son parti. Elle se doutait bien qu'il s'en tiendrait au premier résultat, fût-il contesté. Son indignation n'était qu'un investissement visant à démontrer qu'elle était et restait victime du PS, ce parti de vieux et de tricheurs. Ramasser la mise, mais surtout pas la mouise que sera le poste ingrat et laborieux de premier secrétaire. Elle n'est pas faite pour ça : les structures l'ennuient, les conflits entre fédérations la fatiguent, les réunions l'assomment. Et puis la croit-on assez folle pour vouloir conduire un parti à qui l'on promet de se vautrer dans quelques mois aux européennes ?

Elle restera maître chez elle, dans sa petite entreprise, Désirs d'avenir, dont elle fera un PS bis à sa main. Elle jouera le contre-pouvoir à Martine Aubry autant qu'à Nicolas Sarkozy. Le magistère de la parole, c'est pas si mal : pouvoir discourir à son gré, et même, ça lui arrive, disjoncter comme une grande. Être présidentiable, en somme."

 

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Publié dans Reflexions

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